Comment évaluer votre programme d’alphabétisation pour adultes en quatre étapes faciles

En tant qu’organisme d’alphabétisation à but non lucratif, vous devez régulièrement rendre des comptes à votre conseil d’administration, aux bailleurs de fonds, aux utilisateurs de services et à d’autres intervenants principaux quant à l’efficacité des initiatives de votre programme d’alphabétisation.

Dans une industrie à court de ressources, tant financières qu’humaines, il peut être difficile de faire de l’évaluation des programmes une priorité. Néanmoins, il est extrêmement important de vous assurer que votre organisation est tenue responsable envers ses bailleurs de fonds. En outre, cet examen aide à fournir une compréhension des progrès, du succès et de l’efficacité du programme.

Alors que l’évaluation des programmes peut souvent sembler accablante et intimidante, Kim Chung, co-directrice administrative de la programmation et de la formation au Centre for Family Literacy d’Edmonton, en Alberta, a accueilli la tâche à bras ouverts. ABC Alpha pour la vie Canada s’est entretenue avec Mme Chung pour en savoir plus sur ses meilleures pratiques en matière d’évaluation de programmes.

« La plupart des gens font des évaluations parce qu’ils doivent le faire, et les ressources à y consacrer sont généralement limitées. Il nous arrive à tous de nous acquitter simplement des tâches essentielles immédiates, mais voir ces responsabilités comme de simples cases à cocher n’est pas très utile. »

Mme Chung explique que lorsque les organisations n’utilisent pas les résultats d’évaluation pour réellement améliorer le programme et apporter des changements, il est vraiment inutile de les collecter.

Si le processus d’évaluation vous semble fastidieux, suivez nos quatre étapes simples pour évaluer le programme d’alphabétisation pour adultes de votre organisation.

Étape 1 : Tenir compte des objectifs généraux du programme

Avant de commencer l’évaluation de votre programme, prenez le temps de déterminer exactement ce que vous allez évaluer. Souhaitez-vous examiner un seul de vos programmes ou l’ensemble de ceux-ci? Quand les programmes que vous évaluerez ont-ils eu lieu? Quelles compétences particulières les apprenants s’attendent-ils à acquérir en participant à vos programmes?

L’évaluation n’est pas un processus universel. Selon les exigences de l’évaluation, différents outils ou différentes techniques peuvent être nécessaires.

Mme Chung indique qu’au Center for Family Literacy on s’appuie sur des modèles logiques visant à aider à l’évaluation des programmes et que chaque programme est associé à un modèle différent. Les modèles logiques relèvent les objectifs et permettent de déterminer si ces derniers ont été atteints ou non. Différents programmes seront probablement associés à des modèles logiques différents, et il peut être utile de les préparer au début de chaque programme.

Étape 2 : Utiliser des formulaires et des outils visant à évaluer les progrès des participants

L’étude de l’incidence du programme sur les apprenants est l’une des parties les plus importantes du processus d’évaluation. Déterminer si les apprenants ont amélioré les compétences visées et atteint leurs objectifs peut faire la différence entre obtenir un financement continu ou perdre une source de revenus.

Procéder aux questionnaires d’évaluation et examiner les résultats est l’un des meilleurs moyens de déterminer si vos programmes répondent aux attentes et aux exigences de vos participants. Le processus implique la collecte de renseignements auprès du participant à trois étapes différentes du cheminement d’apprentissage – généralement au début du programme, à mi-parcours et à la fin.

Mme Chung recommande une combinaison de tactiques, telles que des sondages, des enquêtes, des observations et des conversations ou encore des groupes de discussion. Elle affirme que procéder à l’évaluation auprès des gens de différentes façons élimine les obstacles et fournit en fin de compte une rétroaction plus utile.

En utilisant les résultats des évaluations, on peut tirer des données sur le programme. Les évaluations montrent-elles des progrès vers l’atteinte des objectifs des apprenants? Les apprenants ont-ils obtenu des résultats optimaux avant de terminer le programme?

Selon Mme Chung, les éléments mesurables les plus importants sont les expériences des apprenants. « Lorsque nous parlons aux apprenants et écoutons les détails de leur cheminement, certaines histoires nous vont droit au cœur, c’est tellement plus percutant. Vous avez toujours besoin des chiffres précis, des mesures, mais une combinaison de chiffres et d’histoires rend les résultats du programme plus tangibles. Les histoires donnent vie aux données. »

Pour amener les participants à s’ouvrir davantage, Mme Chung suggère de leur expliquer comment leurs histoires seront racontées et la façon dont leurs commentaires peuvent aider quelqu’un d’autre. Permettre l’anonymat peut aider à réduire toute hésitation de la part des apprenants.

Étape 3 : Rechercher des informations auprès du personnel du programme

Outre les participants au programme d’alphabétisation, le personnel de votre organisation devrait également être impliqué dans le processus d’évaluation du programme. En tant qu’individus responsables de la promotion, de la coordination et de l’enseignement des programmes, ils peuvent offrir de l’information précieuse.

Mme Chung conseille de créer une culture d’évaluation au sein de l’organisation pour s’assurer que les praticiens y réfléchissent constamment tout au long de leur enseignement. Pour ce faire, elle demande aux membres du personnel professionnel de lui faire part de leurs commentaires et de participer à l’élaboration des outils de mesure.

« L’évaluation est un processus continu. Si les praticiens peuvent faire un suivi auprès de leurs apprenants tout au long du programme, poser des questions et voir s’ils atteignent leurs objectifs, ils peuvent facilement rendre compte du succès de celui-ci. Les histoires et les conversations sont tout aussi importantes que les mesures. »

Choisissez si vous préférez collecter de l’information de manière anonyme (à l’aide de programmes de sondages en ligne) ou par l’intermédiaire de séances d’information en personne. Mme Chung suggère d’utiliser une variété de méthodes d’évaluation.

« Si vous effectuez un sondage, vous n’obtenez de l’information qu’à un moment précis. Mais si vous formez votre personnel à regarder et à observer tout au long du programme, vous pouvez recueillir des renseignements beaucoup plus utiles. »

Demandez au personnel de fournir des commentaires honnêtes sur les offres du programme. Qu’est-ce qui fonctionne bien actuellement? Constatent-ils que les programmes sont conformes aux objectifs de votre organisation? Sinon, qu’est-ce qui peut être amélioré? Y a-t-il des obstacles majeurs qui empêchent les apprenants d’atteindre leur plein potentiel avant la fin du programme?

Étape 4 : Communiquer les constatations aux parties prenantes principales

Après avoir compilé l’information tirée des trois étapes précédentes, le rapport est prêt à être présenté aux principales parties prenantes.

Le partage des résultats de votre évaluation vous offre une excellente occasion de valider votre interprétation des informations collectées. En se fondant sur ces résultats, les partenaires du programme peuvent fournir des avis sur vos offres et vous aider à prendre des décisions concernant l’avenir de votre organisation.

En ce qui a trait à la façon dont vous présentez vos renseignements, cela peut dépendre des exigences de vos bailleurs de fonds.

Mme Chung explique que pour la plupart des bailleurs de fonds fédéraux, il existe un modèle qui vous permet de fournir simplement l’information. Il y a généralement une limite au nombre de mots, il peut donc être difficile de présenter l’histoire de la réussite de votre programme de manière innovante.

« Les gens se souviennent des histoires, pas des chiffres, dit Mme Chung. Même si les bailleurs de fonds ont besoin des chiffres, il est important de trouver un moyen de les combiner avec l’une de vos meilleures réussites pour rendre les résultats mémorables. N’oubliez pas que les bailleurs de fonds n’ont généralement pas beaucoup de temps pour lire l’information, il faut donc faire preuve de créativité dans la façon dont vous la présentez, peut-être par le biais d’une étude de cas bien rédigée ou d’une courte vidéo. »

Conclusion

Pour être un prestataire de programme d’alphabétisation pour adultes de qualité, vous devez évaluer continuellement vos offres. Cela permet non seulement à votre organisation de rendre des comptes aux bailleurs de fonds, mais fournit également de l’information utile pour orienter la planification future des programmes.

Pour plus de renseignements sur les programmes et les ressources d’alphabétisation pour adultes, communiquez avec nous dès aujourd’hui.