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Comment parler de l’alphabétisation à des personnes œuvrant à l’extérieur du domaine

Les gens qui travaillent dans le domaine de l’alphabétisation des adultes sont des éducateurs passionnés qui passent souvent toute leur carrière dans le secteur. Bien que nous consacrions beaucoup de temps à faire du réseautage avec d’autres intervenants de notre industrie au sujet de l’alphabétisation et de l’éducation des adultes, il est tout aussi important d’avoir des conversations avec des gens de l’extérieur du domaine si nous voulons vraiment faire avancer notre programme et sensibiliser la population.

Que vous essayiez de commercialiser votre programme, de plaider en faveur d’un financement gouvernemental accru ou de développer des partenariats avec des commanditaires, il est essentiel de communiquer l’importance de l’alphabétisation des adultes. Il y a un fréquemment un manque de connaissances par rapport à notre domaine, de sorte qu’il est souvent difficile de souligner l’important travail que nous faisons.

Afin de communiquer efficacement sur l’alphabétisation à des personnes qui n’œuvrent pas dans le domaine, ABC Alpha pour la vie Canada propose les conseils suivants :

Connaître son public

Selon la personne à qui vous parlez, vous voudrez communiquer votre message de la façon la plus porteuse de sens pour elle. Par exemple, si vous essayez d’obtenir du financement du gouvernement ou de vous associer à des employeurs locaux, il est important de parler de l’incidence de l’alphabétisation sur les compétences améliorant l’employabilité, ce qui, au bout du compte, contribue à la création d’emplois, à la productivité, à l’économie et aux résultats d’une entreprise.

Si vous essayez d’attirer plus d’apprenants dans votre programme, vous voudrez leur expliquer comment l’amélioration de l’alphabétisation ouvre des portes et offre plus de possibilités.

Le fait de connaître votre public et ce à quoi il attache une valeur aura une incidence non seulement sur ce que vous dites, mais aussi sur la façon dont vous le dites. Vous devez vous mettre à la place de vos interlocuteurs : ont-ils une connaissance préalable des incidences des compétences en lecture et en écriture ou devez-vous leur donner un peu plus d’information et leur communiquer des statistiques? « Alphabétisation » est-ce réellement le bon mot à utiliser? Des termes comme « compétences en milieu de travail » seraient peut-être préférables, en fonction du public auquel on s’adresse. Faites preuve de discernement dans vos communications.

Se référer au continuum de l’alphabétisation

L’alphabétisation n’est pas un avoir ou un non-avoir; c’est-à-dire que ce n’est pas tant que les gens savent ou ne savent pas lire, mais plutôt que les gens ont des niveaux d’alphabétisation différents et peuvent être plus forts dans certains domaines que dans d’autres.

La littératie, ou alphabétisation, est définie par l’UNESCO comme la capacité d’identifier, de comprendre, d’interpréter, de créer, de communiquer et de calculer en utilisant du matériel imprimé et écrit associé à des contextes variables. L’expression « contextes divers » est essentielle, car il existe de nombreuses façons d’utiliser la lecture et l’écriture, par exemple lire un manuel au travail, rédiger un curriculum vitae ou interpréter une ordonnance.

Expliquez aux gens que l’alphabétisation s’inscrit dans un continuum et un éventail de compétences toujours présent. Cela signifie que chaque personne se situe quelque part dans cette fourchette, selon ses compétences, et qu’elle peut facilement passer à des capacités de lecture et d’écriture supérieures avec un peu de pratique et d’apprentissage.

Nous évitons d’utiliser le terme analphabétisme, qui indique que quelqu’un est ou n’est pas alphabétisé et qui ne représente qu’un très faible pourcentage au Canada, et nous nous concentrons plutôt sur le fait que tout le monde, peu importe son niveau d’instruction, est quelque part dans le continuum.

Partager des expériences

Travailler directement avec les apprenants vous donne un aperçu de la vie des adultes qui cherchent à améliorer leurs compétences en lecture et en écriture. Les histoires constituent un outil très puissant pour communiquer des messages parce qu’elles sont plus mémorables et qu’elles finissent par mieux résonner. En parlant de l’alphabétisation à travers les yeux de vos apprenants, vous êtes plus susceptible de mobiliser vos interlocuteurs et de mieux démontrer le travail important que vous faites.

Raconter des histoires est un excellent moyen de démontrer le produit ou résultat final de votre travail. Vos interlocuteurs pourront clairement constater, au moyen d’exemples, l’incidence que la formation en alphabétisation peut avoir sur les gens.

Parler des avantages

Les statistiques sont excellentes, mais elles peuvent parfois devenir seulement qu’un ensemble de chiffres. En ce qui concerne l’alphabétisation, il y a toujours un sentiment de scepticisme quant à la véracité des statistiques sur le sujet au Canada. En parlant des avantages de l’alphabétisation, les gens ont plus de facilité à faire le lien.

Reportez-vous aux histoires de vos apprenants et parlez de la façon dont l’amélioration des capacités de lecture et d’écriture a changé leur vie, ou parlez de statistiques permettant de faire des anecdotes qualitatives. Encore une fois, il est important de garder à l’esprit l’identité de vos interlocuteurs; par exemple, si vous parlez à un employeur, il s’intéressera aux avantages pour son entreprise.

Utiliser des éléments visuels

Nous vivons à une époque où l’information est surabondante, ce qui peut créer un sentiment d’envahissement. En présentant l’information de façon plus convaincante et visuelle, vous pouvez réussir à sortir du lot et capter l’attention de quelqu’un. La création ou l’exploitation de documents infographiques, d’images, de vidéos et d’autres actifs visuels peut vous aider à présenter une histoire meilleure et plus intéressante.

Éliminer la stigmatisation

Au cours des dernières années, on s’est aperçu que le mot « littératie » est utilisé plus fréquemment; l’usage de termes tels que la littératie financièrela littératie en santé et la littératie médiatique devient une pratique plus courante.

Il est intéressant de constater que ces types de littératie semblent moins stigmatisés que le seul terme « alphabétisation ». Lorsque vous parlez d’alphabétisation, parlez de son contexte dans les divers pans de nos vies, comme la gestion financière, la lecture d’une bouteille d’ordonnance ou l’identification de fausses nouvelles sur un site Web. En parlant de l’alphabétisation et de ses applications dans la vie quotidienne, grâce à la capacité d’identifier, de comprendre, d’interpréter, de créer, de communiquer, de calculer et d’utiliser des documents imprimés et écrits associés à des contextes variés, nous pouvons éliminer la stigmatisation.