
09 Sep Des jeunes sortent des salles de classe pour apprendre la littératie financière
Dès septembre, les écoles de l’Ontario commenceront à offrir le programme de littératie financière, mais certains élèves auront déjà une longueur d’avance sur le sujet.
Le Student Leadership & Youth Empowerment (SLYE) Network est un organisme sans but lucratif de Toronto qui relie les jeunes à diverses ressources de leur collectivité. L’organisation tient un certain nombre d’ateliers portant sur des sujets pertinents pour les jeunes, notamment l’emploi, le bénévolat et, plus récemment, la littératie financière.
Samantha Khalil, coordonnatrice de projet à SLYE, tenait à introduire un séminaire sur la littératie financière. Elle avait entendu parler de Question d’argent, un programme de littératie financière gratuit offert par ABC Alpha pour la vie Canada, avec l’appui du commanditaire fondateur, la Banque TD Canada, par l’entremise d’un collègue.
Mme Khalil s’est inscrite pour animer les quatre séances offertes en ligne à raison d’une heure par atelier sur une période de quatre semaines : Calendriers des dépenses, À la découverte du système bancaire, Emprunter de l’argent et Régime enregistré d’épargne-études et autres épargnes.
Jennifer*, 17 ans, n’a pas tardé à s’inscrire au programme. Récemment diplômée de l’école secondaire et s’apprêtant à entrer à l’université, elle pensait que la littératie financière serait une compétence d’autant plus utile qu’elle entamait un programme de premier cycle coûteux d’une durée de quatre ans.
« Je pense que la littératie financière est vraiment importante, car je vais à l’université et il s’agit d’un investissement considérable », explique la jeune fille, qui commencera ses études à l’Université York dans à peine quelques semaines. « Pour les gens qui n’ont pas de parents qui peuvent les aider à payer leurs frais de scolarité, il est important de pouvoir établir un budget pour maintenant et pour l’avenir. L’argent tient une place très importante dans notre vie et c’est une grande cause de stress. Je veux savoir comment le gérer pour ne pas être constamment stressée par le manque d’argent. »
Jennifer dit que la littératie financière n’a pas été enseignée à l’école, mais pense qu’elle devrait l’être. Elle explique que les enseignants mentionnaient les comptes d’épargne et d’autres outils financiers, mais qu’ils ne fournissaient jamais assez de renseignements pour que les élèves aient l’impression de faire les bons choix.
« Il ne faut pas beaucoup de temps pour enseigner la littératie financière. En seulement quelques heures, il est possible de fournir une grande quantité de renseignements utiles. C’est un aspect de la vie tellement essentiel et cela devrait certainement être enseigné à l’école. »
La majorité des élèves qui ont participé aux ateliers fréquentaient l’école secondaire et étaient âgés de 13 à 24 ans. Le groupe était donc plutôt diversifié. Mais même si certains des concepts étaient trop complexes pour les participants plus jeunes, ils s’avéraient toujours bénéfiques.
« Les jeunes assimilent une quantité considérable de renseignements, même s’ils ne peuvent pas mettre en œuvre ce qu’ils ont appris, a poursuivi Mme Khalil. C’était intéressant de voir des ados demander comment ouvrir un compte. C’est un savoir utile pour leur avenir. »
La coordonnatrice poursuit en expliquant que les ateliers ont permis de répondre avec brio aux questions de base des clients novices des banques, et que d’autres études de cas ont permis d’approfondir le sujet pour parler aux participants plus âgés. Elle pense que l’atelier Régime enregistré d’épargne-études et autres épargnes était particulièrement utile, car peu de gens connaissaient les instruments d’épargne à leur disposition. En sachant comment ils peuvent épargner pour l’avenir plus rapidement, ils ont maintenant les connaissances et la confiance nécessaires pour aller à la banque et demander à ouvrir un REEE ou un CELI.
Jennifer était également une adepte de l’atelier portant sur l’épargne ainsi que celui sur l’emprunt.
« Un jour, tôt ou tard, je souhaite acheter une maison, alors il est bon pour moi de savoir quels prêts et options s’offrent à moi. Dans les médias, on dit toujours qu’il est mauvais d’emprunter de l’argent, c’est pourquoi il était important de comprendre que ce n’est pas toujours le cas, surtout si vous empruntez pour acheter un bien comme une maison. C’est un bon investissement », conclut-elle.
La série d’ateliers a été animée par un bénévole de la Banque TD, ce que Mme Khalil a trouvé très utile en tant que coordonnatrice du projet. Quiconque dirige le programme Question d’argent a la possibilité de faire appel à un bénévole de la Banque TD pour obtenir un coup de pouce.
« Le tuteur bénévole de la Banque TD était très compétent et utile. Sa présence nous a beaucoup apporté, car il connaît le sujet comme sa poche. Il s’est montré tellement flexible et la collaboration a été très facile », raconte Mme Khalil.
Jennifer a exprimé les mêmes sentiments.
« C’était formidable d’avoir un représentant de la Banque TD lors des ateliers, car nous avons pu poser un grand nombre de questions à un professionnel bien informé. Auparavant, j’avais demandé à ma banque quand je pouvais obtenir une carte de crédit, et j’avais reçu une réponse très vague. Maintenant, en ayant ces connaissances, j’ai confiance en moi pour aller demander ce dont j’ai besoin. »
Jennifer recommande le programme à d’autres jeunes, surtout à ceux qui n’ont personne à la maison avec qui parler d’argent. En tant que Canadienne de première génération et enfant d’immigrants chinois, Jennifer dit qu’elle aborde rarement le sujet à la maison.
« L’anglais n’est pas la force de mes parents, je n’ai donc pas eu l’occasion d’en apprendre davantage sur la littératie financière auprès d’eux. J’ai toujours dû apprendre par moi-même. »
Grâce à ses nouvelles connaissances, Jennifer est maintenant en mesure d’aider ses parents à gérer leurs finances. Elle raconte que depuis la fin du programme, elle a commencé à demander à ses parents s’ils avaient des comptes d’épargne et s’ils obtenaient un taux d’intérêt suffisamment bon.
L’étudiante en administration des affaires espère se lancer dans le domaine de la consultation et elle a quelques conseils à offrir aux autres adolescents en matière de finances personnelles.
« Adressez-vous à des personnes plus âgées qui s’y connaissent à cet égard, dit-elle. Cela peut sembler intimidant, mais il ne faut pas se sentir mal de poser des questions simples à ce sujet. En leur demandant ce qui a motivé leurs propres décisions financières, vous serez plus confiant dans vos propres décisions. »
Le programme Question d’argent est un programme gratuit de littératie financière offert aux organismes communautaires partout au Canada. Pour en savoir plus ou pour réserver un atelier, visitez https://questiondargent.ca.
* Le nom a été modifié par souci d’anonymat.