
18 Avr Aider les travailleurs atteints d’autisme à acquérir des compétences générales
Shelly England travaille comme guide à Inclusion Canada Newfoundland And Labrador, un organisme qui vient en aide aux adultes atteints de déficience intellectuelle ou d’autisme. En tant que telle, elle aide ces personnes à franchir les barrières et à surmonter les obstacles à l’emploi. Après avoir mené avec des bureaux de placement et des conseillers en emploi des conversations concernant les besoins de leurs clients, elle a constaté qu’il existe des lacunes dans le domaine des compétences générales. En cherchant un programme d’apprentissage visant à développer des compétences générales, elle a découvert FORCES Compétences au travail, offert par l’intermédiaire de l’initiative Le Savoir en action d’ABC Alpha pour la vie Canada.
Présenté grâce au soutien de Canada Vie, son commanditaire fondateur, le programme FORCES Compétences au travail aide les apprenants adultes à développer des compétences clés pour l’emploi et des habiletés fondamentales à l’aide d’ateliers et de manuels à télécharger gratuits. Il porte sur une gamme de sujets, dont la motivation, l’attitude, le sens des responsabilités, la présentation, la gestion du temps, l’adaptabilité, la gestion du stress et l’assurance. Ayant constaté que la meilleure méthode consiste à travailler en tête-à-tête avec les clients, Mme England indique que les manuels favorisent la conversation, un aspect souvent difficile pour les personnes atteintes d’autisme.
« Les manuels nous donnent la chance de parler des aspects sur lesquels nos clients s’étaient déjà penchés et de ceux pour lesquels ils ont besoin d’une aide supplémentaire, dit-elle. Si on leur demande simplement de dresser une liste, ils ne peuvent pas nécessairement se souvenir de tout, le manuel les invite donc à répondre aux questions progressivement, au moment opportun. Les activités sont excellentes, car elles encouragent les participants à communiquer. Comme les questions ne sont pas trop exigeantes ou difficiles, mes clients peuvent facilement y répondre. »
Mme England dit qu’elle reçoit beaucoup de renvois de la part de conseillers en emploi qui ne sont pas en mesure de fournir à leurs clients la formation nécessaire. Son rôle est de remédier aux lacunes en matière de formation que les conseillers en emploi et les bureaux de placement ne sont pas en mesure de combler, et la plupart de ces lacunes se retrouvent dans le domaine des compétences générales.
Les séances sont entièrement adaptées à l’apprenant. Certaines personnes choisiront de mener à bout les leçons de tous les manuels, d’autres préféreront se pencher sur seulement deux ou trois d’entre eux. Les séances peuvent être hebdomadaires, bimensuelles ou mensuelles, selon les besoins du client.
« Je ne veux pas que les gens aient l’impression que c’est une corvée de venir me parler. Je veux que ces séances soient plutôt informelles », dit-elle.
Mme England explique que parfois, c’est l’apprenant qui choisit les compétences qu’il veut aborder, tandis que dans d’autres cas, c’est elle ou bien le conseiller en emploi qui propose les compétences qui lui conviendraient. Dans certains cas, les compétences à aborder sont choisies par l’employeur de la personne.
« Il peut s’avérer difficile de déterminer vos lacunes en matière de compétences avant d’avoir commencé à travailler. »
Selon Mme England, les manuels se sont révélés efficaces et elle a déjà constaté leurs résultats. Elle a notamment mentionné un client atteint d’autisme qui avait de la difficulté à s’exprimer et qui craignait de communiquer avec d’autres employés. L’idée de parler devant d’autres personnes lui causait de l’angoisse, alors il rédigeait des notes sur différents sujets afin de pouvoir en parler au besoin.
Cependant, après avoir suivi les leçons du manuel sur la communication, il a appris à remarquer les signaux non verbaux, tels que le langage corporel, et à faire les choses autrement.
« Il n’avait jamais prêté attention aux signaux non verbaux auparavant, mais après avoir suivi avec moi les leçons du manuel, il a eu l’idée d’afficher les sujets qu’il voulait aborder sur un babillard afin que les autres employés puissent en prendre connaissance sans qu’il ait à parler. De plus, il a commencé à être attentif au langage corporel des autres pendant les conversations et compris quand il est temps d’écouter au lieu de parler. Son supérieur a signalé un énorme changement en mieux! »
Avril est le Mois mondial de sensibilisation à l’autisme. Pour en savoir davantage sur le programme FORCES Compétences au travail et sur la façon dont il peut répondre aux besoins de votre organisation ou de votre communauté, visitez le site forcescompetencesautravail.ca